En sortant des beaux-arts, après cinq années passées à observer, glaner, questionner, raconter... c’est pleine d’interrogations et de doutes quant au monde de demain que j’ai fait mon sac et pris la route.

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À ma première halte en Roumanie (qui sera aussi la dernière, covid oblige), je fais la rencontre de Willi et de ses abeilles. Willi est Saxon. Né en Transylvanie, il fait ses études en Allemagne avant de retourner en Roumanie, là où il se sent bien, chez lui.

Durant les cinq mois passés avec lui et ses enfants, Willi m’a transmit son amour pour les abeilles, il m’a raconté son enfance dans la Roumanie communiste, l’histoire de son pays, il m’a fait découvrir la Transylvanie, m’a appris à greffer des arbres, à cuisiner la zacusca, il m’a parlé de ses voyages, de sa jeunesse, sa vision du monde...

Après nos journées de travail avec les abeilles, à l’heure du thé ou après manger, on en a eu des discussions! Nous partagions les mêmes idées, souvent. Sur notre monde, ses incohérences, ses déséquilibres, ses injustices... Et son mode de vie est venu faire écho à mes projets futurs. Petit à petit, de notre rencontre, une relation forte s’est créée. Au fil du temps, j’ai sorti ma caméra, de plus en plus, et j’enregistrais. Le bourdonnement des abeilles, le silence de la nuit, nos discussions... De cette rencontre, encore une fois, un projet est né.

En les ouvrants, en les projetants plus loin, nos moments partagés ont donné naissance à ce film.